Newsletter 1 / 2021

> Renouer les liens entre l’alimentation, la nature et les droits humains pour surmonter les crises écologiques
> Eine neue Verbindung von Ernährung, Natur und Menschenrechten zur Überwindung ökologischer Krisen
> Convention des Nations unies sur les entreprises et les droits de l’homme : une honte pour les démocraties occidentales
> UN-Abkommen für Wirtschaft und Menschenrechte: Schande für westliche Demokratien
> Toujours pas de plan d’action pour la mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels en Suisse
> L’engagement de la Suisse en faveur de la responsabilité mondiale des entreprises est demandé
> Schweizer Engagement für weltweite Konzernverantwortung gefordert
Renouer les liens entre l’alimentation, la nature et les droits humains pour surmonter les crises écologiques

Changer le système alimentaire dominant est indispensable pour rétablir notre relation avec la nature et surmonter les crises écologiques actuelles, affirme le numéro de l’Observatoire du droit à l’alimentation et à la nutrition 2020 publiée par le Réseau mondial pour le droit à l’alimentation et à la nutrition à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation. FIAN est membre de ce réseau et co-éditeur de l’Observatoire.

Les politiques passées et actuelles ont traité les êtres humains et le reste de la nature comme deux sphères séparées et distinctes. Cette séparation artificielle a conduit à la domination et à l’exploitation du monde naturel par les humains, avec des conséquences environnementales et sociales désastreuses. Les actions des entreprises et du capitalisme financier conduisent à la destruction des écosystèmes, aux émissions de gaz à effet de serre et à l’expulsion des communautés de leurs terres. Faire face aux crises écologiques, affirme l’édition 2020, nous oblige donc à reconnecter la nature et les droits humains. L’alimentation, où notre lien qui nous unit à la nature est particulièrement évident, est le point de départ idéal pour y parvenir.

Le système économique et politique mondial transforme les biens naturels en produits commercialisables et exploite le travail humain. Cela illustre combien les mouvements pour la justice environnementale et sociale doivent travailler ensemble pour trouver des voies alternatives. L’Observatoire de cette année, « Renouer les liens entre l’alimentation, la nature, et les droits humains pour surmonter les crises écologiques » appelle à une refonte des modes de production, de distribution et de consommation alimentaires – si nous voulons reprendre le contrôle et transformer radicalement nos sociétés.

L’édition de 2020 illustre comment les crises sociales, politiques et écologiques profondes se résument aux mêmes facteurs systémiques. Les articles abordent des questions cruciales de notre époque, du rôle déclencheur de l’agriculture industrielle de maladies comme COVID-19 à la centralité du foncier dans nos réponses à l’éco-destruction, en passant par le végétalisme comme l’un des courants actuels les plus importants pour lutter contre le changement climatique. Les auteur.e.s de ce numéro proposent des solutions pour passer collectivement du paradigme de la séparation à celui de la connexion.

Observatoire du droit à l’alimentation et à la nutrition 2020
Supplément avec des infographies

Eine neue Verbindung von Ernährung, Natur und Menschenrechten zur Überwindung ökologischer Krisen

Eine Veränderung des vorherrschenden Ernährungssystems ist unerlässlich, um unsere Beziehung zur Natur wiederherzustellen und die aktuellen ökologischen Krisen zu überwinden, heisst es in der Ausgabe des Right to Food and Nutrition Watch 2020, die vom Global Network on the Right to Food and Nutrition anlässlich des Welternährungstages herausgegeben wurde. FIAN ist Mitglied in diesem Netzwerk und Mitherausgeber des Observatoriums.

Frühere und aktuelle Politiken haben den Menschen und den Rest der Natur als zwei getrennte und unterschiedliche Sphären behandelt. Diese künstliche Trennung hat zur Beherrschung und Ausbeutung der natürlichen Welt durch den Menschen geführt, mit katastrophalen ökologischen und sozialen Folgen. Das Handeln von Konzernen und der Finanzkapitalismus führen zur Zerstörung von Ökosystemen, zu Treibhausgasemissionen und zur Vertreibung von Gemeinschaften von ihrem Land. Die Bewältigung ökologischer Krisen, so heisst es in der Ausgabe 2020, zwingt uns daher, Natur und Menschenrechte wieder miteinander zu verbinden. Das Essen, in dem unsere Verbundenheit mit der Natur besonders deutlich wird, ist der ideale Ansatzpunkt dafür.

Das globale wirtschaftliche und politische System verwandelt Naturgüter in marktfähige Produkte und beutet menschliche Arbeitskraft aus. Dies verdeutlicht die Notwendigkeit, dass Umwelt- und soziale Gerechtigkeitsbewegungen zusammenarbeiten müssen, um alternative Wege zu finden. Der diesjährige Watch «Reconnecting Food, Nature and Human Rights to Overcome Ecological Crises» (Nahrung, Natur und Menschenrechte neu verbinden, um ökologische Krisen zu überwinden) ruft dazu auf, die Art und Weise, wie wir Nahrung produzieren, verteilen und konsumieren, zu überdenken – wenn wir die Kontrolle zurückgewinnen und unsere Gesellschaften radikal verändern wollen.

Die Ausgabe 2020 verdeutlicht, wie tiefgreifende soziale, politische und ökologische Krisen durch dieselben systemischen Faktoren zusammengefasst werden können. Die Artikel sprechen entscheidende Themen unserer Zeit an, von der auslösenden Rolle der industriellen Landwirtschaft für Krankheiten wie COVID-19 über die zentrale Bedeutung von Land in unseren Antworten auf die Umweltzerstörung bis hin zum Veganismus als eine der wichtigsten Strömungen im Kampf gegen den Klimawandel. Die Autoren dieser Ausgabe schlagen Lösungen vor, um gemeinsam vom Paradigma der Trennung zu dem der Verbindung überzugehen.

Right to Food and Nutrition Watch 2020
Supplement to Right to Food and Nutrition Watch

Convention des Nations unies sur les entreprises et les droits de l’homme : une honte pour les démocraties occidentales

Fin octobre 2020, la 6e session du groupe de travail intergouvernemental des Nations unies sur la Convention sur les sociétés transnationales et les droits de l’homme a eu lieu. La session n’a pas seulement été affectée par la pandémie de coronavirus, mais aussi par l’échec des démocraties occidentales.

L’année dernière, le Brésil et la Russie en particulier avaient appelé à des « négociations directes substantielles menées par les États » sur le texte de la convention, ce qui avait été inclus dans les recommandations pour la 6e session. Il n’y a cependant pas eu de véritables négociations sur le texte, mais seulement – comme auparavant – la présentation de commentaires et de questions. Il est apparu que précisément le Brésil et la Russie, ainsi que l’UE et la Chine, avaient informé la présidence avant le début de la session qu’ils n’étaient pas prêts à entamer des négociations concrètes sur le texte.

Ce sont néanmoins bien la Russie, la Chine et le Brésil qui ont travaillé toute la semaine, parfois avec des contributions détaillées préparées à l’avance, afin de remettre l’accord en question, diminuer les droits des victimes, limiter autant que possible les obligations des États et parer aux conséquences sur leurs propres systèmes juridiques – en bref : saper l’accord, le rendre impuissant et inefficace.

Et qu’ont fait les démocraties occidentales dans cette situation ? Rien. L’UE s’est limitée à quelques commentaires et demandes de clarification de certains articles, après n’avoir apparemment pas autorisé les États membres à s’exprimer une nouvelle fois. Hormis la France, qui a une fois de plus fait référence à sa loi de vigilance, tous les États de l’UE sont restés silencieux. Ce sont des États tels que l’Égypte, la Namibie, l’Équateur, Cuba, le Mexique, le Panama, les Philippines, la Palestine et le Vatican qui ont fait des suggestions solides pour développer l’accord.

Qu’a fait la Suisse ? Le premier jour, elle a donné lecture d’une Déclaration générale, en grande partie similaire à celle de l’année dernière, et a annoncé qu’elle poserait des questions de clarification d’ordre juridique. Elle a tout de même noté avec intérêt que les termes et concepts des Principes directeurs des Nations unies sur les entreprises et les droits de l’homme (UNGP) aient été intégrés dans l’ensemble du texte. La Suisse s’est ensuite malheureusement abstenue de tout commentaire. La Suisse s’est donc aussi peu exprimée que lors des premières sessions alors qu’elle  avait tout de même fait plusieurs interventions l’année dernière.

Comment la société civile internationale a-t-elle réagi ? La « Global Campaign to Reclaim Peoples Sovereignty, Dismantle Corporate Power and Stop Impunity » (Campagne mondiale), dont FIAN est membre, a exigé dans sa déclaration finale qu‘ « il était temps de s’assurer que ces négociations deviennent un processus dirigé par les Etats […] ». En particulier, la société civile européenne a déclaré dans une vidéo puissante : « En sa sixième année, l’UE n’est toujours pas à la table des négociations. (…) C‘est exactement ce à quoi ressemble un manque de volonté politique. »

Le fait que le Conseil fédéral, avec alors Didier Burkhalter en ministre des affaires étrangères favorable aux droits de l’homme, n’ait pas donné de mandat de négociations, se retourne aujourd’hui contre la Suisse. En rejetant l’initiative multinationales responsables, notamment parce qu’il lui préférait une approche soutenue au niveau international, le Conseil fédéral n’avait pas reconnu que la convention garantirait précisément cette unité internationale. Sans mandat de négociation, la délégation suisse auprès de l’ONU à Genève est paralysée et ne peut rien faire de plus que de poser des questions de clarification.

Si la Suisse veut remplir son obligation de protection des droits de l’homme (y compris à l’étranger) en vertu du droit international, cette situation doit radicalement changer. Il ne suffit pas, comme l’indique la « Déclaration générale » en début de session, de « maintenir un dialogue étroit » avec les entreprises opérant dans des contextes à risque. La tâche de l’État n’est pas de mener le dialogue, mais de réglementer et, en cas d’infraction, de sanctionner et d’indemniser les victimes.

FIAN Suisse, en collaboration avec d’autres organisations, entreprendra l’année prochaine des efforts intenses et de grande envergure afin que le Conseil fédéral octroie un mandat de négociation.

► l‘Evaluation de la session dans son intégralité au format PDF (en allemand)

UN-Abkommen für Wirtschaft und Menschenrechte: Schande für westliche Demokratien

Ende Oktober 2020 fand bereits die 6. Session der Zwischenstaatlichen UN-Arbeitsgruppe zur Ausarbeitung des Abkommens zu Transnationalen Konzernen und Menschenrechten statt. Nicht nur die Corona-Pandemie setzte der Session zu, sondern auch das Versagen der westlichen Demokratien.

Letztes Jahr hatten insbesondere Brasilien und Russland «staatengeführte direkte inhaltliche Verhandlungen» über den Abkommenstext gefordert, was in die Empfehlungen für die 6. Session aufgenommen wurde. Trotzdem fanden nun keine eigentlichen Verhandlungen über den Text statt, sondern grösstenteils nur – wie bis anhin – die Abgabe von Kommentaren und Fragen. Wie sich unter der Hand herausstellte, hatten ausgerechnet Brasilien und Russland, aber auch die EU und China, dem Vorsitzenden vor Sessionsbeginn mitgeteilt, dass sie nicht bereit seien, in konkrete textliche Verhandlungen einzutreten.

Trotzdem waren es dann gerade Russland, China und Brasilien, die während der ganzen Woche mit z.T. detailliert vorbereiteten Beiträgen darauf hinwirkten, das Abkommen in Frage zu stellen, die Rechte der Opfer zu vermindern, die Verpflichtungen der Staaten möglichst zu beschränken und Auswirkungen auf das eigene Rechtssystem abzuwehren – kurz: das Abkommen auszuhöhlen, zahnlos und wirkungslos zu machen.

Und was taten in dieser Situation die westlichen Demokratien? Nichts. Die EU beschränkte sich auf ein paar Kommentare und Anträge zur Klärung einzelner Artikel, nachdem sie es anscheinend den Mitgliedstaaten ein weiteres Mal nicht erlaubt hatte, sich zu äussern. Ausser Frankreich, das ein weiteres Mal auf seine «loi de vigilance» hinwies, blieben alle EU-Staaten stumm. Es waren Staaten wie Ägypten, Namibia, Ecuador, Kuba, Mexiko, Panama, Philippinen, Palästina und der Vatikan, die fundierte Vorschläge für die Weiterentwicklung des Abkommens einbrachten.

Was tat die Schweiz? Sie verlas am ersten Tag eine «Allgemeine Erklärung», die in weiten Teilen den letztjährigen glich, und kündigte an, Klärungsfragen juristischer Art zu stellen. Immerhin bemerkte sie mit Interesse, dass durch den ganzen Text Begriffe und Konzepte der UN-Leitprinzipien zu Wirtschaft und Menschenrechten (UNGPs) aufgenommen wurden. Leider verzichtete die Schweiz dann darauf, sich ein weiteres Mal zu äussern. Damit äusserte sich die Schweiz so wenig wie während der ersten Sessionen, nachdem sie letztes Jahr doch mehrere Interventionen gemacht hatte.

Wie reagierte die internationale Zivilgesellschaft? Die «Global Campaign to Reclaim Peoples Sovereignty, Dismantle Corporate Power and Stop Impunity» (Global Campaign), der auch FIAN angehört, verlangte in ihrer Schlusserklärung, «es ist Zeit sicherzustellen, dass diese Verhandlungen zu einem von den Staaten vorangetriebenen Prozess werden […]». Insbesondere die europäische Zivilgesellschaft erklärte in einem starken Video: «Auch im sechsten Jahr ist die EU noch immer nicht am Tisch. […] Genau so sieht fehlender politischer Wille aus.»

Für die Schweiz rächt es sich nun, dass der Bundesrat noch mit Didier Burkhalter als menschenrechtsfreundlichem Aussenminister kein Mandat für die Verhandlungsteilnahme erteilt hatte. Der Bundesrat hatte bei der Ablehnung der Konzernverantwortungsinitiative u.a. mit der Begründung, dass er auf ein international breit abgestütztes Vorgehen setze, nicht erkannt, dass das Abkommen genau diese internationale Einheitlichkeit garantieren würde. Ohne Verhandlungsmandat ist die Schweizer Delegation bei der UNO in Genf paralysiert und kann nichts mehr als Klärungsfragen stellen, so sie denn wirklich will.

Will die Schweiz ihrer völkerrechtlichen Verpflichtung nachkommen, die Menschenrechte (auch im Ausland) zu schützen, muss sich diese Situation radikal ändern. Es reicht nicht, wie in der «Allgemeinen Erklärung» zu Beginn der Session dargelegt, mit den in Risikokontext operierenden Unternehmen einen «engen Dialog» aufrechtzuerhalten. Staatsaufgabe ist nicht Dialogführung, sondern Regulierung und, bei Zuwiderhandlung, Sanktionierung und Wiedergutmachung für die Opfer.

FIAN Schweiz wird zusammen mit andern Organisationen im nächsten Jahr intensive und breit abgestützte Bemühungen aufnehmen, damit der Bundesrat ein Verhandlungsmandat erteilt.

► die Einschätzung im vollen Wortlaut im PDF-Format

Toujours pas de plan d’action pour la mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels en Suisse

28 ans après avoir ratifié le Pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), la Suisse refuse de mettre en place une feuille de route pour sa mise en œuvre et continue d’utiliser le fédéralisme comme excuse aux manquements observés.

Le 3 décembre 2020, la Suisse a organisé une conférence nationale en ligne afin de diffuser et de discuter des 31 recommandations du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies (CDESC) publiées en novembre 2019 suite au dernier examen de notre pays. Organisée sur une matinée en une succession d’interventions, cette réunion n’a malheureusement pas permis d’échanges constructifs entre la soixantaine de participant·e·s issu·e·s des différentes administrations de la Confédération et des cantons, du monde académique et juridique et de la société civile.

Analyse quantitative des autorités

Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), en charge de coordonner le suivi de la mise en œuvre, a présenté son analyse quantitative des recommandations, basée sur les résultats d’un questionnaire adressé aux cantons. L’objectif était de classifier les recommandations selon 3 critères: importance; pertinence politique; facilité de la mise en œuvre – afin d’en évaluer la priorité. Il s’avère que 20% des recommandations relèvent d’une priorité haute. L’Ambassadrice Berset-Bircher, cheffe de la délégation suisse, avait en effet déjà annoncé en juin dernier qu’il ne serait pas possible de répondre favorablement à toutes, vu leur nombre élevé et le manque de ressources de l’administration fédérale.

Priorisation des droits humains ?

Il a également été demandé à la société civile de centrer son intervention «sur les priorités identifiées parmi l’ensemble des recommandations». Léa Winter, coordinatrice du groupe de travail sur le Pacte I de la Plateforme des ONG suisses pour les droits humains, a dû rappeler qu’en travaillant selon une approche basée sur les droits, les droits fondamentaux sont considérés comme indivisibles et interdépendants et que la Suisse, en ratifiant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels en 1992, s’est engagée à respecter, protéger et mettre en œuvre tous les droits qu’il contient et donc à appliquer toutes les recommandations du Comité à cette fin. Dans un pays riche comme le nôtre, il ne saurait être question d’invoquer un manque de ressources qui nous imposerait de faire des choix.

Urgences sociale et climatique

Au vu du contexte actuel, la société civile a tout de même voulu mettre en avant l’importance de respecter les droits consacrés dans le Pacte, notamment le droit à la santé, le droit à un niveau de vie suffisant, le droit du travail et le droit à la sécurité sociale, dans la mise en place des mesures spéciales prises par les autorités en cette période d’urgence. Un grand nombre de personnes en Suisse ont vu leur situation se dégrader à cause de cette crise – elles ont perdu leur travail, leur revenu, parfois même leur logement et ont basculé dans la précarité. Au delà des distributions d’aide alimentaire dans toutes les grandes villes de Suisse, il faut mettre en place des solutions pérennes qui permettent aux bénéficiaires de recouvrer leur autonomie en matière alimentaire. Le droit au logement est également mis à mal compte tenu des mesures de distanciation imposées par le virus; le nombre de place d’hébergements d’urgence a drastiquement été réduit et de nombreuses personnes dorment dans la rue. Ces droits fondamentaux – socle de la dignité humaine – doivent être respectés, protégés et mis en œuvre pour toutes les personnes résidant sur le territoire national sans discrimination, notamment à l’encontre des personnes de nationalité étrangère, sans statut légal en Suisse, en situation de précarité, de handicap, demandeuses d’asile, appartenant à des minorités culturelles ou de genre.

L’accès aux mécanismes d’aide doit être simplifié et les prestations harmonisées. Une attention particulière doit être portée à la santé mentale, aux violences domestiques et à la protection des travailleurs et travailleuses, notamment les personnes non déclarées actives dans l’économie domestique.

Au-delà de la crise que nous vivons dont les répercussions sont immédiates et violentes, il ne faut pas oublier la crise climatique qui bouleverse la planète, mais sur laquelle il est encore temps d’agir pour en réduire l’impact en limitant le réchauffement global. Le comité a souligné cette urgence et demandé à la Suisse de revoir à la hausse l’objectif fixé pour l’année 2030 ainsi que de diminuer les investissements publics et privés dans l’industrie des combustibles fossiles.

► Lisez ici la suite et tout le commentaire invité de Léa Winter, co-présidente de FIAN Suisse

Die deutsche Übersetzung folgt bei späterer Gelegenheit.

L’engagement de la Suisse en faveur de la responsabilité mondiale des entreprises est demandé

Seule la majorité des cantons a décidé : La contre-proposition à l’initiative multinationales responsables entre en vigueur avec l’obligation rapporter et de faire preuve de diligence raisonnable sur le travail des enfants et les minerais conflictuels. La majorité de la population a cependant voté dans le sens de l’initiative en faveur de la protection des droits de l’homme, la diligence raisonnable, la responsabilité et l’accès à la justice.

Un contre-argument de poids était que la Suisse ne pouvait pas se permettre de faire cavalier seul et que l’initiative serait donc préjudiciable aux entreprises suisses. Les déclarations antérieures de notre gouvernement entrent maintenant en ligne de compte : « Selon le Conseil fédéral, toute réglementation dans ce domaine devrait bénéficier d’un large soutien au niveau international, afin d’éviter que la place économique suisse ne soit pénalisée (égalité des conditions de concurrence) » (Message relatif à l’initiative, ch. 5.1.1) et « Le Conseil fédéral mise sur une  démarche  coordonnée  au  niveau  international » (Plan d’action national de la Suisse 2020-23, ch. 2.1.2). C’est précisément ce qui est en jeu aujourd’hui : La Suisse doit veiller, dans le cadre d’une démarche coordonnée au niveau international, à la création d’un vaste ensemble de règles internationales pour les entreprises et les États. Même le président de Swissholdings a déclaré après le vote : „Nous sommes heureux de ce résultat. Nous pouvons maintenant adopter une approche internationale pour trouver une solution“.

Le moyen pour cela existe déjà : le projet de la Convention des Nations unies sur les sociétés transnationales et les droits de l’homme. La convention exigera des États qu’ils introduisent des mesures de diligence raisonnable, qu’ils réglementent la responsabilité des entreprises et qu’ils coopèrent au niveau international en matière de poursuites et d’application de la loi.

Se référant au vote sur l’initiative multinationales responsables et à l’absence de mandat de négociation, la Suisse n’a pratiquement pas participé aux précédents cycles de négociations. Maintenant que la situation juridique en Suisse a été clarifiée, la Suisse peut et doit enfin agir au niveau international. La majorité de la population légitime désormais le Conseil fédéral.

Avec l’entrée en vigueur de la contre-proposition, une première étape minimale a été franchie au niveau national. Aujourd’hui, l‘engagement en faveur des droits de l’homme dans le contexte économique se poursuit au niveau international. L’économie s’est depuis longtemps mondialisée – maintenant, le droit doit l’être aussi. Les organisations de la société civile feront tout leur possible pour y parvenir.

Schweizer Engagement für weltweite Konzernverantwortung gefordert

Nur das Ständemehr hat entschieden: Der Gegenvorschlag zur Konzernverantwortungsinitiative tritt in Kraft mit der Pflicht zu Berichterstattung und Sorgfaltsprüfungen zu Kinderarbeit und Konfliktmineralien. Die Mehrheit der Bevölkerung votierte jedoch im Sinne der Initiative für Menschenrechtsschutz, Sorgfaltsprüfungen, Haftbarkeit und Zugang zum Recht.

Ein gewichtiges Gegenargument lautete, dass die Schweiz sich keinen Alleingang leisten könne und die Initiative daher schädlich wäre für die Schweizer Konzerne. Nun kommen frühere Aussagen unserer Regierung zum Zug: «Der Bundesrat ist der Auffassung, dass mögliche Regelungen in diesem Bereich international breit abgestützt sein sollen, um eine Benachteiligung des Wirtschaftsstandorts Schweiz zu verhindern (level playing field)» (Botschaft zur KVI Ziff. 5.1.1) und «der Bundesrat […] setzt auf ein koordiniertes Vorgehen auf internationaler Ebene» (Nationaler Aktionsplan für Wirtschaft und Menschenrechte 2020-23, Kap. 2.1.2). Genau darum geht es jetzt: Die Schweiz muss in einem koordinierten Vorgehen auf internationaler Ebene dafür sorgen, dass ein international breit abgestütztes Regelwerk für Konzerne und Staaten geschaffen wird. Selbst der Swissholdings-Präsident sagte nach der Abstimmung: «Wir sind froh über dieses Resultat. Jetzt können wir einen internationalen Lösungsweg einschlagen».

Das Gefäss hierzu existiert bereits: Das entstehende Abkommen der UNO zu Transnationalen Konzernen und Menschenrechten. Das Abkommen wird die Staaten verpflichten, eine Sorgfaltsprüfungspflicht einzuführen, die Haftbarkeit der Unternehmen zu regeln und bei Strafverfolgung und -durchsetzung international zusammenzuarbeiten.

Mit Verweis auf die ausstehende KVI-Abstimmung und ein fehlendes Verhandlungsmandat hat sich die Schweiz an den bisherigen Verhandlungsrunden kaum beteiligt. Nun ist die rechtliche Ausgangslage in der Schweiz geklärt, und somit kann und muss die Schweiz endlich auch auf internationaler Ebene aktiv werden. Das Volksmehr legitimiert nun den Bundesrat.

Mit dem Inkrafttreten des Gegenvorschlags ist ein erster minimer Schritt auf nationaler Ebene getan. Nun geht der Einsatz für Menschenrechte im wirtschaftlichen Kontext auf internationaler Ebene weiter. Die Wirtschaft hat sich seit langem globalisiert – jetzt muss auch das Recht globalisiert werden. Die zivilgesellschaftlichen Organisationen werden sich mit aller Kraft hierfür einsetzen.


FIAN Suisse/Schweiz
Combattre la faim avec les droits humains / mit Menschenrechten gegen den Hunger und für ein Leben in Würde

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